Arrestations de masse au Burundi

Publié le par Pierre Lahutte

Des dizaines de membres de partis d’opposition ont été arrêtés, maltraités et emprisonnés illégalement, tandis que d’autres détenus ont été emmenés dans des lieux non identifiés. Les policiers n’ont presque jamais présenté de mandats lors de ces arrestations. Des représentants du parti au pouvoir, des policiers et des Imbonerakure ont arrêté en mars au moins 16 membres des Forces nationales de libération (FNL), un parti d’opposition, dans un bar de la province de Kirundo. La police a prétendu que ces personnes participaient à une réunion politique non-autorisée. De nombreux autres membres des FNL ont été arrêtés pendant les mois qui ont suivi. Les arrestations de masse, pour la plupart arbitraires, se sont poursuivies tout au long de l’année. En mai, la police a arrêté plus de 200 jeunes hommes et étudiants dans le quartier de Musaga, à Bujumbura. Des habitants ont raconté que les policiers leur avaient demandé de présenter leurs cartes d’identité ainsi que leurs « cahiers de ménage », un registre obligatoire de toutes les personnes vivant dans un foyer. Les policiers ont frappé certains détenus avec des ceintures et des matraques. Après une attaque à la grenade dans le quartier de Bwiza à Bujumbura, en mai, la police a arrêté plusieurs centaines de personnes. Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a déclaré à un média local qu’il était « normal » d’arrêter des gens près du site d’une explosion à la grenade et que « parmi les interpellés, il [pouvait] y avoir les auteurs de l’attaque. » Des agents de la police ont indiqué que toutes les personnes arrêtées ont ensuite été libérées.

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